Datation des cartes postales anciennes - Bréhec & Lanloup en un siècle

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Datation des cartes postales anciennes

La datation des cartes postales
Historique de la carte postale et astuces du cartophile.

Avant-propos

Je me propose ici de vous donner quelques éléments qui pourront vous aider si vous souhaitez pouvoir mieux cerner la date de tirage d'une carte postale ancienne, particulièrement pour la période allant de 1900 à 1918, ainsi qu'un historique rapide de la carte postale en France.

Si certains éditeurs facilitent la tâche du cartophile en utilisant une numérotation ou un système de référence, malheureusement ce n'est pas toujours le cas et, même en présence d'une référence sur le lieu, il peut s'avérer très difficile d'arriver à placer une carte dans la bonne décennie de son tirage. Néanmoins, on peut procéder à un travail de détective à l'aide d'une connaissance de base de l'histoire de la carte postale, ainsi que certains éléments présentés sur la carte, son photographe ou éditeur, son contenu, son intitulé et/ou sa fabrication.

De plus, savoir effectuer des recherches en généalogie et dépouiller les recensements disponibles aux archives départementales est un must ! C'est la combinaison de tous ces facteurs qui permettra une meilleure datation. Je tiens à remercier l'historienne Sophie Chmura (Cartes-postales de Rennes ou d'ailleurs, site web ici) pour certaines des informations qui m'ont aidé à mettre au point cette page. On peut également lire l'article de Gwennolé Le Menn en supra ici ainsi que l'ouvrage de François Bertin, La Poste, du messager à cheval au courrier électronique, Éditions Ouest-France, 1999.

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Historique rapide

La carte postale est née en Autriche en 1869 à l'initiative du Dr. Emmanuel Herrmann, professeur d'économie politique à l'université de Vienne, qui souhaitait lancer un système de communication ouverte. Le gouvernement autrichien autorise la circulation de ce nouveau système de communication, la première carte postale avec timbre affranchi le 1er octobre 1869 à un prix de 2 kreutzers, environ 5 cts de l'époque. Ci-après, un exemple de cette première carte postale circulée en 1870. La Confédération de l'Allemagne du Nord introduisit la carte postale six mois plus tard, le 1er juillet 1870, tout comme le Royaume-Uni, la Suisse et le Luxembourg cette année-là&8239;; puis la Belgique, le Danemark et les Pays-Bas et la Finlande en 1871, suivis de la Suède, de la Norvège et de la Russie en 1872. D'abord réticente, la France lance la carte postale en 1873 (voir supra), tout comme les États-Unis, la Serbie, la Roumanie et l'Espagne. L'Italie suit enfin en 1874, année où se tient la Conférence internationale de la poste à Berne, constitutive de l'Union générale des postes, qui deviendra l'Union postale universelle en 1878 suite à l'augmentation de ses membres. L'UPU existe toujours à l'heure actuelle en tant qu'institution spécialisée de l'ONU, chargée du développement et de la coopération des différents systèmes postaux dans le monde (site Web de l'UPU ici).

Anecdote, le français fut désigné comme langue de travail, témoin du statut de langue internationale qui était celui de notre langue jusqu'à 1945. Et malgré la percée de l'anglais dans les relations internationales, c'est seulement en 1994 que cette langue fut rajoutée comme deuxième langue de travail. Étonnante longévité du français ! La photo 2 montre la carte postale commémorative du jubilé d'argent de l'invention du Dr. Herrmann.
En France, la première carte (photo 1) date de 1870 et porte l'emblème de la Croix-Rouge, envoyée de Strasbourg, alors assiégée par les Prussiens. Elle est émise par le comité strasbourgeois de la société de secours aux blessés des armées de terre et de mer, avec l’assentiment du général von Werder, afin de permettre aux blessés de communiquer avec leurs familles et de rassurer ces dernières. Elles sont affranchies d’un timbre prussien de 6 kreuzers et distribuées par l’intermédiaire des postes allemandes, puis suisses. L'appellation apparaît la première fois 12 jours plus tard dans un décret du 26 septembre 1870 mentionnant « des cartes postales, portant, sur l’une des faces, l’adresse du destinataire, et sur l’autre, la correspondance du public ».

Durant le siège de Paris, la section des postes de la capitale crée les cartes-poste: un carton de 3 grammes (11 x 7 cm) de quatre couleurs différentes, avec l'adresse du destinataire au recto, le texte au verso. Elles sont envoyées «ouvertes», par ballon non monté (photo 2). En Bretagne, enfin, apparaît la première carte illustrée. Elle est «inventée» par Léon Bernardeau de Sillé-le-Guillaume dans la Sarthe (photo 3) pour permettre aux mobiles du camp de Conlie de correspondre avec leurs proches (photo 4 pour la commémoration). C'est un article du Petit Journal du 30 août 1902 qui va révéler ce personnage, à qui Théodore Botrel dédiera quelques vers.
La carte postale à proprement parler est créée suite à une proposition du député Louis-François Wolowski, amendement rejeté en 1871, mais accepté l'année suivante, notamment grâce au soutien de M. Rampont, directeur général des postes, et repris dans l'article 22 de la loi de finances du 20 décembre 1872. Son amendement propose:

«L'administration fera fabriquer des cartes postales destinées à circuler à découvert.
Elles seront mises en vente au prix de dix centimes pour celles envoyées et distribuées dans la circonscription du même bureau, ainsi que de Paris pour Paris, dans l'étendue dont les fortifications marquent la limite, et au prix de quinze centimes pour celles qui circulent en France et en Algérie, de bureau à bureau.»

De 1873 à 1889, les cartes appelées «précurseurs» sont des cartes non illustrées qui sont un monopole de l'Administration. Le 15 janvier 1873, les deux premiers modèles réalisés par l'Imprimerie Nationale arrivent dans les bureaux de poste, cartons de 120 x 78 mm. Succès immédiat puisque 7 millions de cartes sont vendues la première semaine! Entre janvier 1873 et juin 1878, 38 modèles seront imprimés, originellement de teinte blanche ou jaunâtre, avec la police de caractères Didot, utilisée par l'administration française de 1810 aux années 1950 pour les imprimés réglementaires. Jusqu'en 1875, la carte postale reste un monopole de l'administration des postes, même si certaines cartes publicitaires circulent déjà. La circulation de ces dernières est autorisée par arrêté ministériel le 7 octobre 1875 afin de régulariser ce qui était devenu un état de fait. L'année suivante, il est admis d'envoyer des cartes postales à destination de certains pays étrangers, au prix de 15 ou 20 cts.

En 1878, le Congrès de l'Union Postale Universelle consacre la carte postale en uniformisant le format aux dimensions 9 x 14 cm. Cette même année est mise en vente le 1er juin une carte postale avec timbre-poste imprimé en remplacement des timbres adhésifs; la carte dite «précurseur» s'appelle désormais un «entier postal» et est imprimée par l'Administration des Monnaies et Médailles, comme pour les timbres-poste. Jusqu'alors, le timbre était collé sur la carte avant sa vente. Ultime évolution, la carte postale est admise dans les relations internationales au Congrès de l'UPU de 1906 avec effet au 1er octobre 1907.

Exemples de cartes précurseurs :
Les deux premières sont une type 1 et une type 5, suivies de deux cartes couleur pour une circulation dans ce qui n'est encore que la colonie de Martinique. Ensuite, des exemples de notre région : la cinquième, carte de type 10, a circulé de Saint-Brieuc (cachet n⁰ 3533) à Marseille en 1873; la sixième, de type 9, entre Paimpol et Saint-Brieuc en 1876. La septième est un entier postal envoyé en 1885 par une chapelière de Paimpol. On note la couleur violette de cette carte, les entiers de cette époque étant proposés avec un choix de couleurs. La dernière carte est un exemple d'entier postal circulé à Saint-Brieuc en mai 1898.
Avant 1889, il existe des cartes publicitaires illustrées mais qui ne sont pas considérées comme cartes postales à proprement parler. Dès 1873, l'enseigne des magasins de confection À la Belle Jardinière utilise ce qu'elle appelle des «cartes-postales-annonces» (photo 1), suivies de cartes illustrées représentant leurs immeubles de la rue du Pont-Neuf à Paris ou des articles de mode (photo 2). La carte publicitaire devient un objet usuel pour les commerçants, tel l'exemple de 1883 (photos 3).
La première carte postale illustrée en France date de 1889 (photo 1). Il s'agit d'une illustration de Léon Charles Libonis (1847-1901) de la pièce maîtresse de l'Exposition Universelle de cette année-là, la Tour Eiffel! Il en est tiré 300000 exemplaires. Ce dernier était graveur-sculpteur et dessinateur, élève de Dumont, Bonassieux et Chambard. Il débuta au Salon en 1886 et réalisa les 48 gravures illustrant l'ouvrage Les Monuments de Paris par Alfred de Champeaux, éditeur Henri Laurens à Paris, 1887. Ceci explique peut-être la raison pour laquelle il fut choisi, à l'initiative du quotidien Le Figaro, pour éditer 7 cartes illustrées gravées, dont la carte dite «au soleil » présentée ici est la plus courante.



Grâce aux travaux de Noël Courtaigne (page Neurdein disparue du site ici), notons toutefois que la société Neurdein revendique cette paternité, puisque dans un catalogue de 1904 on peut lire l'avis suivant:



Néanmoins, les frères Neurdein ne précisent pas de quel type de carte postale ils sous-entendent, dessin, gravure, photographie... De plus, à ce jour personne n'a signalé de carte portant la mention Neurdein/ND/ND Phot avec un cachet de la poste de 1889, bien que Michel Le Peuc'h, cartophile Paimpolais bien connu à qui l'on doit l'excellent site Kartennou-Bost ici, en possède une datée de 1893, ce qui semble être la première année de circulation d'une carte Neurdein.

Peu après, en 1891, le Marseillais Dominique Piazza est aujourd'hui reconnu comme le premier éditeur en France à avoir commercialisé des cartes sur lesquelles est imprimée une photographie. Je dis « en France» car il reprend en cela la même technique que déjà utilisée sur des cartes italiennes de 1889, à savoir l'usage d'une astuce pour faire tenir 3 clichés sur le format carte postale. On note également l'existence de cartes allemandes datant d'au moins 1888. Voir ici l'article de Michel Le Peuc'h sur le sujet des cartes photographiques.

Ce format rencontrera un grand succès et va aider la photographie à se diffuser partout en France. Le public pourra même s'approprier le format en faisant faire développer des photographies au format carte postale, ce que l'on appelle les «cartes-photo», dont vous pouvez voir des exemples du photographe Auguste Renault dans la section 'Début du siècle'. La photo n⁰ 1 est une carte commémorative de 1936 représentant les 4 premières cartes de Piazza, dont la première série comprend 12 cartes en tout (7 présentées ici dont 3 des 4 premières). Les photos n⁰ 2 et 5 ont circulé en 1891; les photos n⁰ 3, 4 et 7, en 1894; la photo n6, en 1892 et la photo n8, en 1895.
L'inititative de Piazza est reprise par les grands éditeurs tels Neurdein (ND ou ND Phot.) à Paris, qui fusionna avec Léon et Lévy (LL) en 1922 pour devenir Lévy et Neurdein réunis, et Royer à Nancy (c'est cette dernière que Barat utilise pour le tirage de ses clichés) ou encore des sociétés telles celle des frères Lumière à Lyon. Toutefois, de 1991 à 1997, peu de cartes postales circulent comparé à leur usage dans les années 1900-1918, période appelée «l'âge d'or» de la carte postale. L'Exposition Universelle de 1900 marque le véritable début de la grande période où il circulera jusqu'à plusieurs centaines de millions de cartes postales par an. La production pour la seule année 1918 est estimée à environ 800 millions de cartes!

L'explosion de la carte postale peut aussi s'expliquer par divers facteurs. À la fin du 19ème siècle, les images sont en majorité pieuses et les affiches et gravures auxquelles le public peut accéder sont essentiellement dans les journaux. La revue l'Illustration commence à utiliser des photographies retouchées sur bois en 1891 mais la grande majorité de la presse fait encore appel à des illustrations, comme cet exemple du Petit Journal du 23 août 1896 qui rapporte la visite du Président Félix Faure en Bretagne. Le cinéma des frères Lumière vient d'être inventé en 1895 et n'est donc pas encore le vecteur principal de l'image et de l'information qu'il deviendra dans les années 30 après l'avènement du son au travers notamment des actualités Pathé. Le tourisme commence à se développer et la carte postale représente le moyen idéal de faire de la publicité. L'écrivain et membre de l'Académie Française Georges Duhamel déclare un jour que «l'invention de la carte postale a plus fait pour le tourisme que celle des chemins de fer.». À cette époque, celui qui part en vacances, ou en «villégiature» pour reprendre le terme usuel, est un homme de moyens et l'envoi d'une carte postale permet non seulement de donner des nouvelles à un coût modique, mais de montrer son statut social tout en faisant également plaisir au destinataire, heureux de pouvoir montrer une carte reçue d'un autre coin de France.
Notons également qu'en 1900 une grande partie de la population est à même de lire et écrire. La généralisation des écoles publiques à partir de 1850 avec la loi Falloux, puis la loi Ferry de 1882 sur l'enseignement primaire obligatoire, ont produit leur effet. En 1866, le score pour la population totale âgée de plus de 5 ans sachant lire et écrire est de 61,31% pour les hommes et 49,90% pour les femmes, soit un score confondu de 55,64% (étude Furet & Sachs, 1974). Le taux d'alphabétisation global devient proche de 90% en 1890. Même s'il est possible de quitter l'école en fin de primaire, les gens savent lire et écrire, et même joliment écrire, et peuvent ainsi participer à cet essor de la carte postale.

Enfin, la carte postale est également un important vecteur d'information. Elle ne sert pas qu'à montrer un joli paysage ou une tranche de vie, des mœurs et coutumes..., même dans les petits cantons, la carte postale fait circuler l'information. Par exemple, la carte 303 de Renault sur le discours prononcé par Armand Dayot lors de l'inauguration du buste de Jean-Louis Hamon à Plouha en 1903; ou encore celle de 1910 de Waron sur la réélection du député-maire Louis Armez (1838-1917) à Plourivo. La carte postale apporte ainsi l'aspect visuel à ce que les gens peuvent lire dans la presse qui est encore, pour la plupart des journaux, sans illustration.
De 1897 à novembre 1903, les cartes postales photographiques dites «pionnières» ont une face à trois lignes réservée à l’adresse, la correspondance devant se faire du côté de la photo. Notez qu'en matière de carte postale, le recto est le côté contenant l'adresse, la photographie étant sur le verso. Ces cartes pionnières sont également appelées «nuage» de par l'impression de la photo qui laisse place à l'écriture d'un court message de quelques mots (voir la section sur les timbres en supra). À ce propos, la datation des cartes précédant la division du recto peut parfois se faire grâce à la photo nuage. En général, l'impression de la photo est plus petite sur les cartes des années 1890-99 que celle des cartes de 1900-03. Pour exemple, comparez la carte de Waron sur le pardon des Islandais à celle de Renault sur Bréhat ci-dessous. Cela est dû en partie à l'amélioration du matériel photographique ainsi que des procédés de phototypie.

Le photographe Émile Hamonic (1861-1943), originaire de Moncontour mais établi à Saint-Brieuc en 1891, est crédité comme étant le premier à avoir réalisé un tirage de cartes postales dans notre région dès 1898, ayant pour sujets des artistes, poètes et écrivains bretons contemporains, notamment Théodore Botrel et Taldir (François Jaffrenou). Néanmoins, certains auteurs attribuent à l'imprimeur-libraire René Prud'homme (1863-1924), établi à Saint-Brieuc en 1890, la première édition de cartes également en 1898, ce qui est possible puisque la famille possède une fabrique de papier. Voici quelques exemples de cartes de Paimpol: celle d'Armand Dayot (né à Paimpol en 1851) étant probablement de 1898-99 et dans les premières séries éditées par Hamonic, quant à celle de Waron, elle a circulé en 1899. Les exemples de Renault sont datés de 1900-1901, leur cliché peut être de 1899, sous réserve d'en voir une un jour circulée à cette date.
Les cartes postales non photographiques continuent également à être utilisées, comme cet exemple posté à Paimpol en 1899, tout comme les cartes publicitaires, dont ce bel exemplaire de style Art nouveau, circulé en 1906 mais faisant partie d'une série d'illustrations réalisées par Alphonse Mucha pour le compte de Moët et Chandon en 1899.
Nos éditeurs bretons de la région se portent bien au début du siècle. À Saint-Brieuc,  Émile Hamonic et fils,  est cité comme l'un des 6 premiers éditeurs français en 1904 avec une production globale estimée entre 50 et 100 millions de cartes et plus de 10 000 numéros de référence à la fin de sa carrière. Quant à Armand Waron et fils, installés en 1898, la production en 1899 est de 16000 cartes, en 1900 de 190000 cartes et en 1901 de  475000 cartes.

De 1904 à 1908, après l'arrêté du 18 novembre 1903 de l'administration des postes, la correspondance est autorisée au dos de la carte, comme dans cet exemple du photographe-éditeur Renault circulé en 1905, où le recto des cartes est divisé entre correspondance et adresse, et avec pour objectif de favoriser la circulation des cartes postales dont l'industrie est en plein essor. Si le gouvernement n'était pas très optimiste lors du lancement des cartes postales, la vente de timbres rapporte! La photographie peut enfin occuper tout le verso et mieux représenter l'œil du photographe.
Notez que les premières cartes postales mentionnent souvent le nom de l'éditeur ainsi que celui du photographe, si différent. L'exemple ci-dessus indique Bardot et l'on peut également rencontrer le nom d'autres photographes établis dans la région de Paimpol. Serge Leff précise qu'en 1906, le recensement de Paimpol mentionne trois photographes: Auguste Le Merle rue de Ploubazlanec (actuelle rue des Huit Patriotes), Julien Roskop rue Pasteur, et Charles Torty, père, rue du Quai. Quant à Auguste Renault, également photographe et éditeur, mais mentionné comme commerçant, il est installé place du Martray. À Kérity, on retrouve Eugène Kérity à Kermanac'h et Joseph Le Gouez au bourg, ce dernier étant receveur-buraliste.



Anecdote: en 1904, le sénateur Bérenger appela au respect de la morale et fit voter un décret interdisant tout aperçu de pilosité autres que barbe et moustache sur les cartes postales de reproductions anatomiques, complétant ainsi le décret de 1887 interdisant les injures et la pornographie. Cela n'empêche pas la circulation de 'nus artistiques' comme cet exemple d'une sirène échouée à Bréhat (éditeur inconnu).



Procédé lancé par Émile Hamonic en 1901 et repris par d'autres éditeurs bretons comme Jean-Marie Villard, éditeur à Quimper, et certains autres dont la particularité étaient d'être membres ou sympatisants de l'URB (Union Régionaliste Bretonne), association militantiste, certaines cartes éditées en Bretagne ont des indications en breton sur le dos de la carte. Les premières cartes d'Hamonic portent la mention «War an tu-ma na skrivet nemed an adress» (De ce côté doivent être écrits le nom et l'adresse), tandis que celles de la Guingampaise Marie Hamon, en exemple ci-dessous, mentionnent « Mar peus da scriva d'ar broiou all er mes d'eus ar Franz, goulennit er buro post a c'hui a ello scriva var ar c'hostez-ma » (Si vous devez écrire vers un pays autre que la France, demandez au bureau de poste si vous pouvez écrire de ce coté-là).

Bizarrement, les mentions en breton au recto des cartes, telles «Karten-Bost» disparaissent vers 1906, sans que l'on ne sache trop pourquoi puisque diverses recherches n'ont jamais mis à jour de circulaire du gouvernement ou de la poste en ce sens, même si à cette époque l'État insiste sur la francisation de la langue parlée sur le territoire et que les élèves de primaire ne suivent des cours qu'en français à l'école publique (voir à ce sujet l'ouvrage de Gwennolé Le Menn, La langue bretonne et la poste: les timbres, cartes postales , porte-timbres, DIPOUEST, 2007 - lien vers le ficher PDF ici). Ma grand-mère, née en 1911, me racontait recevoir un coup de règle sur les doigts si elle avait le malheur de parler en breton à l'école publique de Lanloup ( !), langue qu'elle parlait à la maison. Il est vrai qu'à cette époque, il n'est pas rare de voir les familles de la région commencer à utiliser le français de manière exclusive, le breton étant perçu comme la langue des pauvres gens peu éduqués. Une indication en breton au dos d'une carte aurait-elle fait «plouc» ?! Bref, le mystère subsite.



Avant 1910, les éditeurs utilisent du papier de chiffon bien blanc. Après 1910, et surtout 1914, vu l'approvisionnement prioritaire de l'armée et les pénuries, les éditeurs utilisent du papier au bois, granuleux, et le dos est vert. C'est ce qui explique que les cartes dites de «l'âge d'or» ont souvent mieux survécu aux affres du temps que leurs congénères dont le dos vire au vert, elle-mêmes mieux préservées que nombre de cartes des années 20 et 30 dont la qualité de papier fait qu'elles sont souvent en pire état que celles des décennies précédentes. Exemples ici d'un dos Barat avant novembre 1903 et d'une carte Hamon datée de 1906 dans sa légende. Deux exemples de dos verts figurent en-dessous; Hamon vers 1918-1920 et Tassel début des années 20.
Enfin, durant l'âge d'or de la carte postale, les éditeurs de cartes postales foisonnent! Du libraire avec pignon sur rue, tel Huyart ou Prod"homme à Paimpol, au moindre boulanger ou buraliste de petit village, par exemple Le Gouez à Kérity, Bazar Parisien et Tassel à Plouézec, Pâtisserie Couée ou Veuve Huet à Plouha, ou encore gros négociant comme Bocher-Tilly à Saint-Quay, Le Roy ou Sorel à Rennes, tout le monde souhaite voir son nom sur les cartes diffusées pour le compte d'un grossiste de la région, tel Hamonic et Waron, ou d'une firme à rayonnement national comme Neurdein, ELD ou Thiriat-Basuyau. Parfois, les clichés sont partagés, comme cela fut le cas entre Hamonic et Waron à Saint-Brieuc, ou encore Le Roy, Sorel et Pacory à Rennes, et même entre Mancel (photo 1, années 10) de Binic et Couée (photo 2) de Plouha dans les années 20.
À partir des années 20, on observe un déclin de la carte postale. D'une part, les productions sont en général de moindre qualité; dans le but d'accroître la rentabilité, les éditeurs font le choix de procédés et de matériaux médiocres. De plus, les cartes postales montrent de plus en plus des vues générales qui n'ont plus l'intérêt, ni le caractère ou la composition, de leurs aînées. Au niveau quantitatif, la carte postale ne se vend plus dans les mêmes volumes à partir de 1918. La généralisation du téléphone ainsi que la démocratisation de la photographie amateur et des appareils-photographiques portent également un coup rude à la carte postale. Enfin, elle perd son caractère journalistique quand les quotidiens comme France-Soir commencent à imprimer des photographies dans le journal, sans compter, à partir des années 20, la dissémination de la radio (à l'époque, T.S.F. pour télégraphie sans fil) qui permet une information en direct. Les années 30 marquent un net recul de la carte postale, tandis que les années de guerre ne reproduisent pas la même circulation que celle observée lors du conflit précédent.

Dans les années 50, les cartes dites « semi-modernes» avec un format 148 x 105 mm (autrement dit, A6), la qualité des tirages en noir et blanc, et le début des vacances qu'une grande partie des travailleurs peut enfin s'offrir voient une circulation plus conséquente, mais loin d'égaler celle des deux premières décennies du siècle. Les années 60 voient l'arrivée d'une couleur peu qualitative qui ne fait rien pour relancer les volumes de vente. Toutefois, un regain d'intérêt naît dans les années 70; notamment nostalgique et en raison de la qualité des sujets et de la couleur proposée, avec une quadrichromie enfin digne du nom. La carte postale est alors appelée «moderne». Enfin, n'oublions pas que la carte postale fait encore figure d'assurance car, même si le touriste possède un appareil-photo, elle offre un souvenir en cas de problème avec la pellicule!

Ce déclin de la carte postale devient un véritable effrondrement dans les années 1990-2000 à l'arrivée d'Internet et du courriel et, surtout, de la photographie numérique qui non seulement permet de vérifier instantanément les prises de vue mais devient intégrée dans les mobiles. Dans les années 2010, il s'en vend encore 300 millions en France par an, et toujours la plus populaire, celle de la première carte illustrée, la Tour Eiffel! En revanche, le petit bonjour aux parents et amis sur carte postale reste l'exception et non plus la règle. Je ne sais pas, vous, mais si j'avais oublié de poster une carte postale à mes parents et grands-parents lors d'un séjour en colonie de vacances dans les années 70, je me serais fait appeler Arthur !
Les cartes postales stéréoscopiques

Bien avant la commercialisation des cartes postales, il existait déjà une circulation de clichés en stéréoscopie, procédé permettant de donner du relief à des photographies à l'aide d'un appareil à deux objectifs, que le cerveau interprètera à l'aide d'un appareil dédié, le stéréoscope. Pour un historique complet sur la question, voir le très bel article de Sophie Chmura ici, La Bretagne au stéréoscope : de la carte-stéréo à la carte postale stéréoscopique. Vous pouvez également consulter le site du Stéréo-Club français ici, association fondée en 1903, pour en savoir plus sur le procédé.

Au niveau de notre région, c'est l'appareil et la production d'Ernest Louis Désiré Le Deley (1859-1917) qui semble avoir permis une diffusion somme toute restreinte de cartes postales stéréoscopiques. En 1902, Le Deley (marque E.L.D.) dépose un brevet pour un appareil stéréoscopique portable qu'il appelle « Le Merveilleux» (photos © Le Compendium/Albert Balasse, site Web ici). En Bretagne, il passe un accord de diffusion exclusive avec Villard de Quimper. C'est ce dernier qui réalise notamment la série de cartes stéréoscopiques sur Paimpol, 11 vues présentées ici sur peut-être 12 en tout (diaporama 1), des clichés de 1902 d'après les dates de circulation observées (la plus ancienne carte vue par moi fut postée en décembre cette année-là), ainsi que la série sur Guingamp dont je ne possède que 5 exemplaires d'une série qui en comprend sans doute plus (diaporama 2).
La question qui se pose c'est de savoir qui avait l'exclusivité du Merveilleux pour les Côtes-du-Nord, si tant est qu'il en ait existé une. À ma connaissance, il n'existe pas de cartes stéréoscopiques dans la production d'Émile Hamonic ni celle d'Armand Waron. Les seuls clichés stéréoscopiques sur Saint-Brieuc que je connais sont des photographies de collections privées et quelques clichés de Saint-Brieuc (et de Guingamp) parmi les 233 composant la fameuse série Voyage en Bretagne de Charles Furne et Henri Tournier, réalisée durant l'été 1857 et publiée pour la première fois en novembre pour être vendue par la maison Gaudin Alexis et frères. Le Musée départemental breton a mis en ligne une exposition numérique intitulé La Bretagne en Relief sur les premières photographies prises en Bretagne entre 1850 et 1860 que vous pouvez consulter en cliquant ici sur le site Bretagne Culture Diversité.

Voici l'une des photographies de Saint-Brieuc de cette série. Pour ceux que cela intéresse, cliquez sur l'image pour ouvrir une nouvelle fenêtre et lancer un diaporama de 116 exemples de la collection Furne et Tournier (la liste complète des 233 clichés telle que publiée dans le journal La Lumière du 14 novembre 1857 © BnF - Gallica se trouve ici). Vous y trouverez notamment 4 des 9 vues de Guingamp (202-210) ainsi que les 5 sur Saint-Brieuc (211-215).



Ci-dessous, quatre exemples de photographies en stéréoscopie sur Saint-Brieuc provenant d'une collection privée.
Sans pour autant trouver la preuve d'une distribution exclusive des cartes le Merveilleux par Villard incluant toute la Bretagne, il reste néanmoins deux certitudes : si Villard a produit les cartes stéréoscopiques de Guingamp et de Paimpol, il n'est pas le seul à avoir commercialisé ce type de cartes dans les Côtes-du-Nord. En effet, Auguste Purimon, l'un des pionniers de l'édition de cartes postales sur Saint-Quay-Portrieux, semble avoir été dépositaire de l'invention de Le Deley avec des cartes postales adaptées au marché local. Je n'en connais que très peu, les exemples en ma possession figurant dans le diaporama ci-dessous : deux sur Kermaria-an-Isquit et six sur Saint-Quay-Portrieux. Ceci dit, les cartes stéréoscopiques Purimon ressemblant étonnamment à celles produites par Villard, et Purimon n'étant ni imprimeur ni photographe, il est fort possible que les cartes « Purimon édit. Portrieux » aient été une production Villard. En tout cas, les autres cartes stéréoscopiques de ce type concernant des villes bretonnes portent toutes la mention « Collection Villard - Quimper». Mis à part Guingamp et Paimpol, on rencontre de telles séries stéréoscopiques Villard sur Audierne, Brest, Concarneau, Douarnenez, Locmariaquer, Lorient, Morgat, Nantes, Penmarch, Plougastel, Quiberon, Quimper et Quimperlé. En tout état de cause, la carte postale stéréoscopique n'a pas rencontré un franc succès dans notre région, comme en témoigne une production confidentielle.
L' affranchissement et l'évolution des tarifs

L’évolution du tarif d’affranchissement permet parfois de remonter à la période de circulation d’une carte, le cachet pouvant être absent ou illisible. De plus, il faut faire attention car certaines personnes peu scrupuleuses utilisent le procédé de coller un timbre sans rapport sur une carte, par exemple pour cacher un défaut. Lorsque le timbre est présent sur la carte, il faut donc vérifier que le tampon-encreur qui le marque se poursuit en continuité sur la carte. Le cachet lui-même est important car il a valeur de preuve pour la circulation et de bonne indication pour la date de tirage, à savoir que l'examen de nombreuses cartes similaires permet d'observer une répétition de dates souvent rapprochées, ce qui permet de pouvoir préciser la date du cliché à quelques années près. Le cachet de la poste indique le bureau postal, le département, la date et l’heure de levée. L’administration des Postes, par égard pour ses clients, apposait aussi un cachet à l’arrivée, sur le même principe mais avec un cercle tireté. Notons également que la carte postale a toujours bénéficié d'un soutien de l'État puisque son tarif d'affranchissement est resté inférieur à celui du courrier ordinaire pendant presque 100 ans, de 1873 à 1971.

Le tarif des cartes postales de 1898 à 1920 est le suivant:
Année
Tarif normal
Tarif 5 mots
Tarif sans correspondance
189810 cts

189910 cts
5 cts
190910 cts5 cts
191715 cts10 cts5 cts
192020 cts15 cts5 cts
Cliquez sur l'icône pour consulter l'historique des tarifs postaux de 1849 à 2003 au format PDF.


Timbres et cachets avant 1900

Étienne Arago (1802-1892), qui fut Directeur des Postes, fit adopter le timbre-poste en 1848. Dans l'article 5 du décret d'application, il est indiqué que «pour affranchir une lettre, il suffira d'humecter le côté du timbre qui est enduit de gomme et de l'appliquer sur l'adresse de la lettre que l'on peut ensuite jeter à la poste en toute confiance et sans autre formalité». Le timbre-poste classique est également appelé vignette, tandis que la vignette d'affranchissement est un timbre dont la valeur faciale est imprimée par le distributeur automatique. Le timbre peut être dentelé, non dentelé ou imprimé. Pour en savoir plus sur les timbres et leur cotation, vous pouvez consulter le site web de la maison Yvert et Tellier ici, référence française en la matière, dont le catalogue annuel Timbres de France (27,90€ pour l'édition 2022) est tiré à 35000 exemplaires.

De 1850 à 1876, le cachet utilisé par la poste pour rendre inutilisable le timbre revêt la forme d'un losange. Les deux premières années, le losange ne comporte aucun chiffre, comme l'exemple de 1851 sur la lettre postée à Paimpol ci-après. À partir de 1852 et jusqu'en 1862, les cachet d'oblitération sont en forme de losange à petits chiffres dont la nomenclature par bureau de poste va de 1 (Abbeville) à 3703 (Yvré-l'Évêque), puis augmente petit à petit par l'ajout de numéros supplémentaires pour tenir compte de l'ouverture de nouveaux bureaux et de l'Algérie. Ces petits chiffres causant un problème de lisibilité, à partir de 1862, la poste met en service des tampons à gros chiffres permettant de mieux pouvoir identifier le bureau émetteur. La nomenclature de ces numéros change et elle rentre en service en décembre 1862, tout en continuant l'ajout de numéros lors de l'ouverture de nouveaux bureaux de poste. C'est la raison pour laquelle les bureaux de poste d'Erquy et de Plouézec ont un numéro de cachet d'oblitération plus élevé que celui suggéré par l'ordre alphabétique des noms de commune.

Voici quelques exemples de cachets losange avant et après 1862 :

Cachet de Paimpol 2366: losange à petits chiffres sur timbres Empire 20 cts et 40 cts ; lettre de Paimpol à Plouha avec timbre Empire 10 cts.

 



Cachet de Paimpol 2769: losange à gros chiffres sur timbres Empire 20 cts, 40 cts et 80 cts ; lettre de Paimpol à Guingamp avec timbre Empire 20 cts.

   


Les numéros des bureaux de poste de la région sont les suivants:
Losange à petits chiffres

Bégard 341
Binic 399
Erquy (ouverture > 1862)
Étables 1212
Guingamp 1474
Lannion 1643
Lanvollon 1647
Lézardrieux 1706
Paimpol 2366
Perros-Guirec 2411
Plouézec (ouverture > 1862)
Plouha 2472
Pontrieux 2539
Pordic 2542
Saint-Brieuc 3013
Saint-Quay & Portrieux 2553
Tréguier 3411
Losange à gros chiffres

Bégard 415
Binic 480
Erquy 4847
Étables 1433
Guingamp 1744
Lannion 1952
Lanvollon 1958
Lézardrieux 2024
Paimpol 2769
Perros-Guirec 2822
Plouézec 4459
Plouha 2905
Pontrieux 2977
Pordic 2981
Saint-Brieuc 3533
Saint-Quay & Portrieux 2996
Tréguier 4010
Pour en terminer avec cette section, voici divers exemples de timbres et cachets présents sur les lettres et cartes jusqu'en 1900.

Lettre postée à Portrieux le 16 avril 1843 et arrivée à Plouha. Avant 1848 donc pas de timbre, pas de date d'arrivée.



Lettre postée à Paimpol le 6 juin 1851 avec cachet losange sans numéro. Timbre type Cérès 25 cts non dentelé, émis 1849 - retiré 1850.



Lettre postée à Eyguières, Bouches-du-Rhône et arrivée à Plouézec le 10 novembre 1868. Timbre type Empire Français 20 cts, émis 1868 - retiré 1870.



Plouha: exemple de timbre type Empire 40 cts non dentelé avec cachet 2472, suivi d'un 20 cts dentelé avec cachet 2905.

 

Plouha: exemple de timbre type Cérès 25 cts avec cachet 2905, émis 1870 - retiré 1873.



Plouézec: deux exemples de timbres type Cérès 25 cts avec cachet 4459, émis 1870 - retiré 1873.

 

Lettre postée à Paimpol le 10 mai 1875 avec timbre type Cérès 25 cts, émis 1871 - retiré 1875.


Lettre postée à Plouha le 20 septembre 1876 avec timbre type Sage 25 cts, émis 1876 - retiré 1878.



Plouézec: timbres type Sage 40 cts avec cachet de 1898 (droite).



Paimpol : timbre type Sage 15 cts avec cachet de 1899.



Plouézec: timbres type Sage 5 cts avec cachet de 1899.



Types de timbres utilisés entre 1898 et 1939

Sage paix et commerce (photos 1-3): avant 1900.
Mouchon allégorie des Droits de l'Homme (photo 4): entre 1900 et 1901.
Blanc (photos 5-6): entre 1900 et 1924.
Semeuse lignée (photos 7-9): entre 1903 et 1939.
Semeuse camée (photos 10-14): entre 1906 et 1939.

Les deux timbres les plus courants sur les cartes postales 1900-1918 sont le Blanc 5 cts et la Semeuse camée verte 5 cts. Il est intéressant de noter que la semeuse camée verte ne rentre en service qu'en 1906, ce qui permet d'écarter toute circulation avant cette date des cartes dont le cachet est illisible ou manquant.
Indications selon les supports et la présentation

1855-1870
Carton blanc très mince
Format rectangulaire
Photos sépia semi-mates
Personnages assis ou debout appuyés sur meuble
1860
Nom et adresse du photographe en caractères d’imprimerie minuscules, encre noire
1865
Médailles, rubans, dessins, caractères d’imprimerie plus gros

1871-1885
Carton blanc mince
Coins arrondis
Filet encadrant la photographie
Vogue de l’encre d’imprimerie rouge, violette, verte, sépia
1875
Grandes signatures ou compositions avec médailles et références
1878-1885
Photos ovales ou rectangulaires « bombées » sur papier sépia glacé épais
Carton jaune
Bordure avant rouge ou marron

1880-1915
Cartonnage de couleur crème
Devient épais puis très épais
Les tranches sont dorées
Les coins arrondis
Les termes « photographie artistique » ou « photographie moderne » apparaissent
Vogue du dos de couleur vive, rouge, noir, bleu, bordeau jusqu’en 1890
1885
Petite signature avec nom de la ville sur l’avant du cartonnage, puis grande signature calligraphiée au dos avec adresse
1890
Signature avant en creux, dorée
Cartons à bords biseautés
Impression au dos en sépia
1895
Photographie au charbon
Compositions très chargées (Modern’ style)
Impression sépia
1900
Carton de couleur pastel recto verso (bleu clair, vert pâle)
Bords et angles droits, tranches parfois argentées
1910
Papier sépia brillant, photo se conservant souvent très mal
Dos très chargé avec anges, soleil avec rayons, médailles
Vogue de l’encre d’impression bleue ou verte
Carton grainé à l’avant, filet en relief encadrant la photo
Composition de noms et adresses beaucoup plus sobre, parfois à l’italienne
Début du protectionnisme contres les reproductions abusives
La suite...

Voici donc terminé cet exposé sur la carte postale et les indications qui permettent d'affiner sa datation. J'espère que vous y aurez trouvé des informations utiles. Pour ceux qui souhaitent aller plus avant, voire commencer une collection, ou même vendre vos cartes postales lors d'une rencontre cartophile ou brocante, je vous conseille de prendre contact avec le Club Cartophile des Côtes-d'Armor, CCCA. Pas de site Internet à l'heure actuelle mais un email pour la secrétaire du club, Caroline Requet : cpa22260@gmail.com (vous pouvez même cliquer sur l'email pour lancer votre application de courriel avec un message prérempli !).


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